Dans le marché de l’immobilier, les chiffres des ventes sont en train de diminuer et forcément, les prix s’en ressentent. À Paris, la diminution des prix de l’immobilier approche la barre des 10%. Et ce n’est pas encore terminé. Le marché se dirige-t-il vers un krach ?
La réalité rejoint les prévisions
Ce n’est maintenant plus une prévision, mais la réalité, le prix des biens immobiliers ancien diminue dans l’essentiel des villes françaises de plus de 100.000 habitants. Tous les professionnels de l’immobilier confirment cette information. Ainsi, sur les 35 plus grandes villes de France, 18 ont enregistré une baisse des prix immobiliers lors des trois derniers mois, sur les maisons et les appartements.
La plus forte baisse annuelle a été pour la ville de Bordeaux, avec une baisse de 3,1%. Cette tendance baissière se retrouve dans de nombreuses autres villes, à l’exception de quelques contre-exemples (Marseille, Lille ou encore Grenoble). Il y a une explication simple, c’est que ces villes avaient été épargnées jusqu’à présent par la bulle immobilière et que leurs prix n’avaient pas augmenté. Dans ces villes, le prix du m² dans les appartements anciens reste encore assez bas (entre 3 000 et 3 800 euros). Si l’on compare avec le même indicateur, même en incluant la baisse récente, le prix au m² à Bordeaux dépasse encore les 4 600 euros, dépasse les 5 200 euros à Lyon et Avignon, et même les 10 000 euros à Paris.
La chute des prix est-elle durable ?
Ce phénomène de chute des prix est-il durable ? La réponse est bien entendu positive. L’augmentation très importante des prix durant les dernières années peut s’expliquer essentiellement par la très forte baisse des taux d’intérêt des crédits. Cette baisse était elle-même liée à des niveaux illusoirement bas des taux d’intérêt des obligations d’État. Désormais, la BCE (Banque Centrale Européenne) a augmenté ses taux directeurs et celui de tous les crédits au sens large. Les taux de la BCE sont actuellement à 2,5%, et augmenteront rapidement à 3, voire 3,5%. Le phénomène n’a donc aucune raison de s’arrêter à moyen terme.
Autre élément allant dans ce sens, les ménages français ont déjà un pouvoir d’achat réduit du fait de l’inflation et de la montée des prix de l’énergie. Face au durcissement des conditions de crédits, les ménages français vont devoir réduire leurs espérances en termes de logements. Certains d’entre eux pourraient même être contraints de vendre leur bien immobilier, ce qui va encore accroître l’offre et accentuera donc la baisse des prix.
Enfin, l’investissement immobilier va également être freiné par le maintien (et peut-être même l’augmentation) de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière). Il faut également ajouter à cela que la taxe foncière est en augmentation importante dans de très nombreuses villes. Cette fiscalité plus importante pesant sur les propriétaires va donc influer sur le marché.
Pour conclure, la baisse de la demande des biens, associée à une augmentation de l’offre, devrait se concrétiser par une chute des prix de l’immobilier de l’ordre de 15% d’ici décembre 2023. Cette baisse devrait permettre de réaligner la valeur des biens immobiliers à la réalité du marché.